Perspectives trimestrielles : Résilience, refinancement et risque de récession

Les marchés ont été résilients face à la perspective d’une récession. Qu’ils le demeurent est loin d’être certain.

Publié initialement en septembre 2023 par Fidelity International
Rédigé par Andrew McCaffrey, chef mondial des placements, Gestion d’actifs, Fidelity International

Faits saillant

  • Des signaux divergents
  • Des taux plus élevés plus longtemps?
  • La Chine – une occasion parmi l’incertitude?

Les banques centrales ont-elles relevé le défi? Le resserrement des politiques monétaires semble avoir contribué à faire baisser l’inflation par rapport à son sommet sans causer de dommages importants à l’économie. Il est toutefois trop tôt pour crier victoire. Les pressions inflationnistes persistent, tandis que la perspective de taux plus élevés plus longtemps et les murs d’échéances imminents forment une combinaison troublante. 

Les trois thèmes du quatrième trimestre

De façon générale, le dernier trimestre de l’année laisse entrevoir ce que l’avenir nous réserve, et nous croyons que les trois thèmes ci-après détermineront la voie que suivront les marchés à l’approche de 2024.

Des signaux divergents

L’inflation a diminué au cours du troisième trimestre. Ceci étant dit, les données sur l’inflation globale recèlent un tableau plus nuancé.

Certains signes indiquent que la transmission du resserrement de la politique monétaire n’a pas alimenté l’économie réelle aussi rapidement que les banques centrales l’auraient souhaité. Par exemple, de nombreuses entreprises touchent des intérêts sur leurs dépôts, mais parce qu’elles ont opté pour des échéances s’étalant sur plusieurs années, elles n’ont pas encore commencé à en payer davantage sur les dettes qu’elles ont accumulées à des taux ultra-bas durant la pandémie. En fin de compte, nous sommes d’avis que le mécanisme de transmission est lent, mais pas inopérant, et qu’un inversement de la situation pourrait survenir rapidement, surtout lorsque les entreprises commenceront à refinancer leurs dettes l’an prochain.

Entre-temps, les analystes de Fidelity International s’attendent en moyenne à une hausse modérée des prix au cours des six mois à venir en raison des pressions persistantes sur la chaîne d’approvisionnement dans les secteurs tels que l’industrie et les services de communication. La Réserve fédérale n’a pas encore réglé la question de l’inflation.

Des taux plus hauts plus longtemps?

Les banques centrales ont tiré des leçons des erreurs qu’elles ont commises il y a deux ans, et n’entendent pas sous-estimer les pressions inflationnistes à nouveau. Le message semble donc clair : les taux resteront élevés plus longtemps. Cette stratégie est toutefois risquée, en raison notamment des murs d’échéance qui se rapprochent rapidement. Plusieurs de nos analystes s’attendent à une augmentation de 15 % à 25 % des charges d’intérêts des entreprises qu’ils suivent.

La situation demeure suffisamment incertaine pour que nous croyions qu’une récession est plus probable qu’improbable. Ainsi, nous estimons à 60 % le risque d’une récession cyclique, pendant laquelle le taux de chômage aux États-Unis grimperait entre 4,4 % et 6,5 % au cours des 12 mois suivants.  

La Chine – une occasion parmi l’incertitude?

Le manque de confiance des consommateurs constitue une entrave à la reprise de l’économie chinoise depuis la pandémie. Cette situation est en partie attribuable aux séquelles psychologiques résultant de plusieurs années de confinement. Les décideurs reconnaissent aussi toutefois l’importance de la confiance envers les secteurs clés, comme l’immobilier. Il est peu probable que les consommateurs chinois se lancent dans les dépenses alors qu’ils doivent consacrer une grande partie de leurs fonds à leur logement dont la valeur est en déclin.

Pékin a abaissé certains obstacles à l’achat d’une maison et aux prêts hypothécaires dans le but de revitaliser le secteur, mais nous ne nous attendons pas à des mesures de relance massives tandis que les décideurs restent à l’affût d’une spirale de l’endettement. Les efforts déployés pour stimuler la confiance des consommateurs sont de bon augure pour le marché, tout comme les points positifs tels que le rendement supérieur du secteur des services. Pendant ce temps, les actions se négocient à des escomptes quasi historiques par rapport aux marchés mondiaux. Nous en avons pris note.