La chute des corrélations signale que les obligations peuvent de nouveau jouer un rôle de couverture

La corrélation entre les actions et les obligations est devenue négative, mais c’est le contexte qui compte.

Date de publication initiale par Fidelity International : 16 septembre 2024
Rédigé par Pranav Aggarwal, analyste, et Ben Traynor, rédacteur principal en placements.

La faiblesse des corrélations signale que les obligations peuvent jouer de nouveau un rôle de couverture

Corrélation sur une période mobile de 3 mois entre l’indice MSCI États-Unis et l’indice des obligations du Trésor américain à 10 ans (rendements totaux)

Corrélation sur une période mobile de 3 mois entre l’indice MSCI États-Unis et l’indice des obligations du Trésor américain à 10 ans (rendements totaux)

La corrélation entre les actions et les obligations sur trois mois est de nouveau négative, ce qui est un signe encourageant pour les porteurs d’obligations. Certes, il n’y a pas si longtemps, nous étions dans la même situation – les deux catégories d’actifs affichaient une relation inverse en juillet 2023 – mais le contexte actuel est très différent et c’est ce dont les investisseurs devraient tenir compte.  

La Réserve fédérale américaine (Fed) a un double mandat : la stabilité des prix (en ciblant l’inflation) et le plein emploi. Bien que les deux dernières années aient été consacrées à ramener l’inflation à la cible, la croissance est maintenant mise à l’avant-plan. Elle a ralenti aux États-Unis, car le soutien budgétaire de 2023 est devenu un frein, les consommateurs sont de plus en plus prudents et le marché de l’emploi est dans une nette tendance baissière (malgré ce qu’indique le rapport sur l’emploi d’août). 

Les banques centrales et les marchés surveillent cette situation de près. La Fed est prête à offrir des mesures d’assouplissement monétaire. Son président, Jerome Powell, a donné le ton lors de son discours à Jackson Hole le mois dernier : « Le temps est venu pour un ajustement de politique. La direction à prendre est claire, le moment et le rythme des baisses de taux dépendront des données à venir. »

Alors que la quête de croissance s’intensifie, la corrélation entre les actions et les obligations retrouve des niveaux plus normaux (négatifs), car une croissance plus faible fait baisser le cours des actions et le rendement des obligations. Pour les investisseurs, cette corrélation négative veut dire que les obligations jouent de nouveau un rôle de couverture dans les portefeuilles. 

Toute chose étant égale par ailleurs, une corrélation plus faible entre les actions et les obligations est généralement avantageuse pour un portefeuille à multiples catégories d’actifs, car elle réduit la volatilité prévue du portefeuille dans son ensemble. Si la corrélation est négative, les obligations devraient agir comme contrepoids aux fluctuations négatives des actions dans une certaine mesure. 

Cependant, dans le monde réel, toute chose n’est pas égale, et nous devrions faire preuve de prudence. À l’heure actuelle, le marché anticipe une trajectoire de baisses de taux d’intérêt de la Fed plus énergique que ce qui nous semble justifié. Si la couverture qu’offrent les obligations contre le risque de baisse des actions s’est améliorée par rapport à ce qu’elle a été récemment, les obligations, elles, ne sont pas sans risque. Celles à plus long terme semblent particulièrement vulnérables aux replis. La prime d’échéance demeure très réduite, ce qui, dans un contexte de volume élevé d’émissions, représentera probablement un défi pour ce type d’obligations. Bien que nous demeurions optimistes à l’égard de la catégorie d’actifs à long terme, nous avons récemment sous-pondéré les obligations d’État de façon tactique pour les raisons mentionnées précédemment.