
L’Asie tirera son épingle du jeu : les analystes de Fidelity International se prononcent sur les tarifs douaniers et les tensions commerciales
La géographie est importante en matière de commerce, selon les analystes de Fidelity International. Plus vous regardez à l’est, moins les analystes croient que l’effet des tarifs douaniers sera nocif pour les sociétés.
Première publication le 26 mars 2025 par Fidelity International.
Rédigé par Ben Traynor, rédacteur financier principal.
Faits saillants
- Les tarifs douaniers aux États-Unis auront leur plus grande incidence sur la rentabilité des entreprises les plus près de chez nous.
- La confiance des dirigeants s’est détériorée en Amérique du Nord.
- Une menace plus vaste de guerre commerciale pourrait peser sur la demande de pétrole et d’autres marchandises.
Le point saillant de notre plus récent sondage mené auprès des analystes de Fidelity International couvrant les sociétés sur le terrain est que les tarifs douaniers imposés – et la possibilité d’autres mesures à venir – pèsent sur les perspectives, mais le niveau de préoccupation varie considérablement d’une région à l’autre.
Plus de 100 réponses indiquent que les droits de douane devraient exercer davantage de pression sur la rentabilité des sociétés en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Europe qu’ailleurs dans le monde.

« Au Mexique, si des droits de douane sont mis en place, cela aura une incidence très négative sur le PIB et la consommation, car le Mexique a déjà profité de la délocalisation à proximité pour les entreprises qui exportent aux États-Unis », ajoute Addington Jerahuni, analyste du secteur des biens de consommation, qui ajoute que le Brésil est relativement isolé, étant donné qu’il « ne fait pas l’objet d’une lutte tarifaire directe avec les États-Unis. »
La Chine est un autre pays qui est censé être puni par les politiques de la Maison-Blanche. Même si elle fait face à une incertitude prononcée quant à l’orientation future des décisions commerciales des États-Unis, il est possible que le fardeau des tarifs douaniers y soit relativement amoindri.
« L’incidence directe est limitée, car mes sociétés sont plus exposées à la demande intérieure », explique Alex Dong, analyste des actions qui couvre le secteur des biens de consommation en Chine. « L’incidence secondaire dépend de l’évolution des tarifs. Si des tarifs douaniers plus élevés sont imposés, le gouvernement chinois devra stimuler davantage la demande sur le marché intérieur, ce qui pourrait être positif pour les sociétés de biens de consommation en Chine. »
Les tarifs douaniers pèsent sur la confiance des Nord-Américains.
Les analystes qui se penchent sur l’Amérique du Nord sont moins optimistes.
« Les tarifs douaniers propulsent l’inflation par les coûts, ce qui fait craindre un repli des dépenses de consommation », affirme Robert Glatt, analyste des titres à revenu fixe qui couvre les sociétés de vente au détail et de loisirs.
« Les négociations tarifaires créent de l’incertitude », reconnaît Chase Bethel, qui couvre les produits de première nécessité. « Cela pourrait rendre les consommateurs plus frileux à l’égard des dépenses et les sociétés plus craintives à l’idée d’effectuer certains placements. »
Au total, 65 % des analystes qui se penchent sur l’Amérique du Nord affirment que leurs prévisions financières pour leurs sociétés sont maintenant fondées sur une modélisation d’un ralentissement économique, voire d’une récession. À titre de comparaison, ce pourcentage s’élève à 67 % pour l’EMOA/Amérique latine et 52 % pour l’Europe. En revanche, les réponses pour l’Asie-Pacifique, la Chine et le Japon sont respectivement de 31 %, 13 % et 14 %.
Bien qu’il puisse s’agir d’une anomalie attribuable à l’incertitude actuelle entourant la politique commerciale, on observe une forte baisse de notre indicateur mensuel de confiance des dirigeants pour l’Amérique du Nord.

Les analystes à l’extérieur de l’Amérique du Nord se disent également préoccupés par les effets secondaires que les tarifs douaniers pourraient avoir sur la conjoncture économique.
« L’incidence directe des tarifs douaniers est gérable dans l’ensemble en raison du pouvoir de fixation des prix de ces sociétés », déclare Oliver Trimingham, qui examine les fabricants européens de biens d’équipement. « Toutefois, les répercussions supplémentaires sur la confiance économique et les dépenses en immobilisations des clients sont plus préoccupantes. »
« Une récession aux États-Unis, quelle qu’en soit la cause, représenterait un risque pour les exportateurs », convient Priyadarshee Dasmohapatra, analyste des actions axé sur l’Asie-Pacifique qui couvre les secteurs du textile, de l’habillement et des bijoux.
Gagnants et perdants
Sur le plan sectoriel, c’est dans l’énergie que la plupart des analystes sont pessimistes à l’égard de l’effet des tarifs douaniers.

« Une guerre commerciale nuira probablement à la demande de pétrole, affirme James Trafford, analyste européen de l’énergie. Cet effet pourrait être amplifié par d’autres événements géopolitiques. Selon M. Trafford, « si la Russie se met de la partie, allez savoir l’effet négatif que cela pourrait avoir sur les prix du gaz naturel dans l’Union européenne avec la reprise du transport de gaz par pipeline ».
Bien qu’il s’agisse d’un facteur négatif pour les producteurs d’énergie, la baisse des prix du pétrole et du gaz pourrait donner un coup de pouce fort apprécié à d’autres secteurs, nonobstant des pressions à la hausse sur les prix découlant d’autres changements à la politique des États-Unis. Comme l’explique Alexander Laing, analyste des services collectifs en Europe, « les pressions à la baisse sur les prix du gaz naturel alimentent directement les prix de l’électricité ».
Ponna Aiyanna, analyste des titres à revenu fixe dans le sous-secteur du transport, souligne un autre facteur potentiellement haussier : « La plupart des compagnies aériennes aux États-Unis, en particulier les transporteurs traditionnels, ne sont pas couvertes contre le prix carburant. » Cela signifie que la baisse des prix du carburant pourrait soutenir ces entreprises.
Néanmoins, l’imposition de nouveaux tarifs douaniers devrait nuire directement aux secteurs qui se retrouvent dans le collimateur. Bobby Missar, analyste des titres à revenu fixe, se concentre sur les constructeurs de logements nord-américains : « La hausse des coûts du bois d’œuvre, de l’acier et de l’aluminium devrait contribuer à la compression des marges brutes. »
« Une guerre commerciale ou des tarifs douaniers auraient une incidence négative sur la demande de marchandises, ajoute Claire Fleming, analyste des actions couvrant le secteur des matériaux.
Deepak Kumar et Alan Zhou, deux analystes spécialisés dans l’Asie-Pacifique qui publient des rapports sur l’automobile, soulignent tous deux que ce secteur mérite également d’être surveillé.
« Le secteur automobile asiatique sera touché, ajoute M. Zhou, mais il est généralement mieux positionné que ses homologues européens, car il dispose d’une importante capacité aux États-Unis. »
Des échos du monde de demain
Les réponses de nos analystes portent surtout sur les prochains mois. De façon plus générale, nous avons toutefois l’impression que nous pourrions être à un moment décisif, et pas seulement dans le cycle.
Au cours du dernier siècle et demi, l’histoire a progressé à un rythme qui laisse croire que nous aurons droit à un vent nouveau qui remplacera l’orthodoxie économique des 45 dernières années. Le point de vue des analystes pourrait donner un premier coup d’œil sur un monde dans lequel peu d’entre nous ont encore vécu.
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