
Sondage 2022 des analystes : la dure réalité des facteurs ESG
La grande majorité des analystes de Fidelity International indiquent que les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont de plus en plus mis à l’avant-plan par les sociétés qu’ils évaluent. Par contre, à mesure qu’elles accordent une importance croissante aux facteurs ESG, ces entreprises réalisent l’ampleur du défi qui les attend.
Faits saillants
- Environ trois quarts des analystes affirment que la majorité des sociétés qu’ils suivent se préoccupent de plus en plus des enjeux ESG.
- En Chine, les divulgations relatives aux risques climatiques sont en forte hausse, mais elles partaient de loin.
- Les analystes s’attendent à ce qu’un moins grand pourcentage des entreprises atteigne la carboneutralité d’ici 2030 et constatent que la biodiversité et les océans ne font pas partie des priorités.
Rédigé par Jenn-Hui Tan, chef mondial de la gérance et de l’investissement durable, et Ben Traynor, rédacteur financier principal
Publié initialement en février 2022
Pratiquement tout le monde est au courant.
« Les facteurs ESG sont désormais mentionnés dans presque toutes les communications des entreprises, qu’il s’agisse de rapports trimestriels sur les résultats ou de mises à jour sur leur situation », affirme un analyste de Fidelity responsable des sociétés industrielles européennes.
De fait, 72 % des analystes font maintenant état de l’importance croissante que la majorité des entreprises avec lesquelles ils communiquent accordent aux enjeux ESG.
Tableau 1 – Importance croissante des facteurs ESG

« Au cours de la dernière année, avez-vous constaté que les entreprises que vous suivez mettent de plus en plus l’accent sur la mise en œuvre et la communication de politiques ESG? » Le graphique illustre le pourcentage d’analystes qui estiment que la sensibilisation aux facteurs ESG augmente dans la majorité des entreprises. Source : Sondage 2022 des analystes de Fidelity International.
C’est en Asie qu’on observe les améliorations les plus marquées. En septembre 2020, la Chine a annoncé qu’elle tenterait d’atteindre la carboneutralité d’ici 2060. Aujourd’hui, la moitié des analystes du marché chinois affirment que la majorité des entreprises qu’ils suivent ont mis davantage l’accent sur les facteurs ESG au cours de la dernière année, comparativement au quart seulement d’entre eux au début de 2021. Il y a également eu des progrès importants à ce chapitre dans les régions de l’Asie-Pacifique (hors Chine et Japon), de l’EMOA et de l’Amérique latine.
« Les sociétés sont assurément conscientes du contexte actuel et s’efforcent de répondre aux demandes des investisseurs en ce qui concerne la divulgation de l’information et l’adoption de mesures concrètes, explique un analyste du secteur des TI responsable du marché chinois. Un nombre croissant d’entreprises communiquent avec nous pour connaître notre opinion quant à l’information à divulguer. »
Sur le plan sectoriel, les sociétés de soins de santé et de services financiers ont accordé une importance beaucoup plus grande aux facteurs ESG au cours des 12 derniers mois. Dans le secteur des services financiers, le pourcentage d’analystes qui signalent que la majorité des sociétés qu’ils suivent accordent une place croissante aux enjeux ESG a bondi à 77 %, comparativement à moins de 50 % l’an dernier. Un analyste des banques européennes explique la situation comme suit : « Les facteurs ESG attirent davantage l’attention des investisseurs, et cet intérêt se communique ensuite aux entreprises. »
En effet, de plus en plus d’analystes signalent que les sociétés fournissent de l’information détaillée sur les risques liés au climat.
Tableau 2 – Les divulgations relatives aux risques climatiques sont en forte hausse en Chine

« Comment évalueriez-vous la divulgation de l’information par vos entreprises en ce qui concerne leur gestion des risques climatiques pertinents à leurs activités? » Le graphique indique le pourcentage d’analystes dont la réponse se situe entre 5 à 7 sur une échelle de 1 à 7, où 1 est médiocre et 7 est excellent. Source : Sondage 2022 des analystes de Fidelity International.
Une fois encore, c’est la Chine qui affiche l’amélioration la plus marquée, tandis que les résultats de l’Amérique du Nord et de la région de l’EMOA et de l’Amérique latine sont plus décevants. L’Europe arrive toujours en tête, mais le Japon affiche une amélioration notable à cet égard, car les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) continuent de gagner du terrain dans ce pays.
Une dure réalité
Cela dit, plusieurs réponses au sondage donnent matière à réflexion.
« De nombreuses sociétés n’ont toujours pas de cibles quantitatives ambitieuses », déplore un analyste du secteur européen des télécommunications.
Ce constat trouve écho dans plusieurs autres régions et secteurs. En ce qui concerne l’Amérique du Nord, un analyste du secteur des matières premières affirme que même si les entreprises de cette région ont dans l’ensemble pris des engagements généraux pour atténuer leur impact sur l’environnement, « elles n’ont pour la plupart pas établi d’objectifs à court terme qui pourraient avoir une incidence appréciable au cours des 12 prochains mois. »
Cette absence d’empressement à l’égard des facteurs ESG est reflétée dans l’un des résultats les plus décevants du sondage. À l’échelle mondiale, les analystes de Fidelity s’attendent maintenant à ce qu’un pourcentage d’entreprises légèrement moins important que l’an dernier atteigne la carboneutralité d’ici 2030. Ce recul pourrait être en partie attribuable aux évaluations plus précises des mesures nécessaires pour atteindre la carboneutralité, et au fait que certaines industries devront accroître leurs émissions à court terme pour remplacer leurs processus à forte intensité carbonique.
Tableau 3 – L’atteinte de la carboneutralité d’ici 2030 est une cible trop ambitieuse pour de nombreuses sociétés

« Selon vous, quel pourcentage de vos entreprises seront carboneutres (niveau 1, 2 et 3) d’ici 2030? » Source : Sondage 2022 des analystes de Fidelity International.
Il est probable que ce graphique reflète également l’incidence d’autres pressions, comme les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement et l’inflation des coûts, abordés ailleurs dans le sondage, qui absorbent des capitaux qui auraient autrement pu être consacrés aux objectifs climatiques. Ces résultats concordent aussi avec ce que nous révèle la science, à savoir que nous ne sommes actuellement pas sur la bonne voie pour limiter le réchauffement climatique en conformité avec l’Accord de Paris, et qu’il faudra déployer beaucoup d’efforts pour y parvenir.
« À l’heure actuelle, l’objectif de 2050 semble plus plausible », estime un analyste du marché de l’Asie-Pacifique, qui observe notamment que les cibles climatiques des sociétés de transport maritime et aérien sont tributaires de l’utilisation de carburants de remplacement et de navires ou d’aéronefs qui n’existent pas encore.
Le secteur de l’énergie offre une lueur d’espoir : en effet, le pourcentage d’entreprises qui prévoient de devenir carboneutres d’ici la fin de la décennie est passé de 2 % l’an dernier à 13 % cette année. Fait plus encourageant encore, nos analystes s’attendent à ce que 74 % des sociétés énergétiques atteignent la carboneutralité d’ici 2050. Il y a un an, ce pourcentage n’était que de 29 %.
« La carboneutralité à l’égard des émissions de niveau 3 (émissions de carbone indirectes) d’ici 2050 est en voie de devenir la norme », explique un analyste du secteur européen de l’énergie, qui ajoute que la plupart des entreprises européennes tenteront probablement d’atteindre cet objectif en réduisant leur production de pétrole et de gaz et en cédant leur part de marché aux producteurs non européens.
La biodiversité et les océans, toujours au second plan
Malheureusement, l’accent qui est mis sur les changements climatiques et les facteurs ESG ne se traduit pas pour l’heure en efforts concertés pour s’attaquer à d’autres enjeux environnementaux. Bien que les sociétés s’améliorent du point de vue de l’eau et des déchets, la biodiversité et la santé des océans ne font pas partie de leurs priorités.
« Pour être honnête, ces enjeux, et plus particulièrement ceux de la biodiversité et de la santé des océans, ne sont à peu près jamais abordés », admet un analyste du secteur européen des soins de santé, qui précise que les entreprises sont plus proactives lorsqu’il est question de réduire leur consommation d’eau et leurs déchets.
Tableau 4 – La biodiversité et les océans sont laissés pour compte

« Dans quelle mesure vous attendez-vous à ce que vos entreprises réduisent les effets de leurs activités sur les éléments suivants au cours de 12 prochains mois, par rapport aux 12 derniers mois? » Le graphique indique le pourcentage des analystes dont la réponse se situe entre 5 et 7 sur une échelle de 1 à 7, où 1 signifie que les entreprises ne réduiront pas leur impact et 7 signifie qu’elles le réduiront considérablement. Il exclut les analystes qui affirment que leurs entreprises n’ont pas besoin de réduire leur impact. Source : Sondage 2022 des analystes de Fidelity International.
Des engagements plus profonds et plus larges
De nombreux progrès ont été réalisés en 2021, mais il n’en reste pas moins que les entreprises doivent raffermir leur engagement à lutter contre les changements climatiques, en améliorant notamment leur divulgation relative aux risques climatiques. De solides arguments jouent également en faveur de l’inclusion de la biodiversité, de la santé des océans, et d’autres considérations environnementales. Mais cela ne sera pas facile, ni pour l’établissement des cibles ni pour la mise en œuvre des mesures. Toutefois, un nombre croissant d’entreprises se mettent au travail et prennent la pleine mesure de leurs responsabilités en matière de facteurs ESG, notamment les institutions financières.
Ainsi, un grand nombre de banques et de gestionnaires d’actifs se sont engagés dans des initiatives telles que la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, dont le but est de favoriser les investissements en vue de la transition énergétique et d’amener les entreprises à rendre compte de leur rôle dans l’atteinte de la carboneutralité. Si les capitaux sont au rendez-vous, les entreprises devraient répondre à l’appel.
Ce document est publié par Fidelity Investments Canada s.r.i. (« FIC »). Sauf indication contraire, toutes les opinions exprimées sont celles de Fidelity International qui agit à titre de sous-conseiller pour certains mandats et produits de placements institutionnels de FIC.
Ce document s’adresse exclusivement aux professionnels en placements et ne saurait servir de référence aux investisseurs privés.
Ce document est fourni à titre indicatif seulement et il s’adresse exclusivement à la personne ou à l’entité à laquelle il est transmis. Il est interdit de le reproduire ou de le transmettre à quiconque sans l’autorisation préalable de Fidelity.
Le contenu de ce document ne constitue pas une distribution, ni une offre ou une sollicitation de recourir aux services de gestion de placement de Fidelity; il ne constitue pas non plus une sollicitation ou une offre d’achat ou de vente de titres dans tout territoire ou pays où une telle distribution ou une telle offre ne sont pas autorisées ou contreviendraient aux lois et règlements régionaux. Fidelity ne prétend pas que ce contenu soit pertinent dans toutes les régions ni que les opérations ou les services qui y sont mentionnés soient disponibles ou appropriés pour la vente ou l’utilisation dans tout pays ou toute juridiction, ou par tout investisseur ou toute contrepartie.
Ce document ne s’adresse pas aux personnes se trouvant aux États-Unis et ces dernières ne doivent prendre aucune décision en fonction de l’information qu’il contient; ce contenu est uniquement destiné aux personnes qui résident dans les territoires où la distribution des fonds correspondants est autorisée, ou dans lesquels cette autorisation n’est pas nécessaire. Fidelity n’est pas habilitée à gérer ou à distribuer des fonds ou des produits de placement aux personnes qui résident en Chine continentale ni à leur fournir des services de gestion ou de conseils en placement. Toute personne ou entité qui consulte cette information le fait de sa propre initiative, s’engage à respecter les lois et les réglementations locales applicables et devrait s’adresser à des conseillers professionnels.
Toute référence dans le présent document à des titres en particulier ne doit pas être interprétée comme une recommandation d’achat ou de vente de ces titres; elle est incluse à titre d’information seulement. Les investisseurs doivent également noter que les opinions exprimées ne sont peut-être plus d’actualité et que Fidelity peut avoir déjà pris des mesures en fonction de ces opinions. Les recherches et les analyses contenues dans le présent document ont été obtenues par Fidelity pour ses propres besoins à titre de gestionnaire de placement et peuvent avoir déjà avoir été utilisées à ces fins. Ce document a été créé par Fidelity International.
Le rendement antérieur n’est pas une indication fiable des résultats futurs.
Ce document peut contenir de l’information provenant de sociétés qui ne sont pas affiliées à Fidelity (« contenu de tierces parties »). Fidelity n’a pas participé à la préparation, au choix ou à la rédaction de ce contenu de tierces parties et elle n’approuve ni ne recommande cette information, que ce soit de façon explicite ou implicite.
Fidelity International se rapporte au groupe de sociétés qui constitue l’organisation mondiale de gestion des placements et fournit des produits et des services dans des territoires à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Fidelity, Fidelity International, le logo de Fidelity International et le symbole en forme de F sont des marques déposées de FIL Limited. Fidelity ne fait que transmettre des renseignements sur les produits et services, et ne fournit aucun conseil en placement fondé sur la situation personnelle des investisseurs.
© 2022 Fidelity Investments Canada s.r.i. Tous droits réservés.